Porc : « Notre autosuffisance est menacée » (Anne Richard, Inaporc)
« Le porc reste la viande la plus consommée en France en 2023 mais notre taux d’auto-approvisionnement, dont nous sommes si fiers, est menacé », déclare Anne Richard
Directrice @ Inaporc
, directrice de l’interprofession nationale porcine Inaporc
• Interprofession nationale porcine française• Création : 2002• Mission : promouvoir et valoriser la production porcine française, en mettant en avant son savoir-faire et ses engagements en matière…
, le 11/06/2024. La consommation moyenne de porc par habitant sur l’année écoulée atteint les 30,6 kg, devant la volaille (29,5 kg) et le bœuf/veau (21,3 kg), un chiffre en recul de -3.7 % par rapport à 2022. Si les deux premiers mois de 2024 ont montré une reprise de la consommation de porc de l’ordre de +1,6 %, « le printemps humide et les barbecues moins nombreux » laissent présager un ralentissement, selon Anne Richard, qui indique : « Nous pouvons simplement dire, pour l’heure, que la consommation se stabilise ».
Malgré une baisse de la production de -4,8 % en 2023, la France reste le troisième pays européen, derrière l’Allemagne et l’Espagne, avec 22 M de porcs. 4,9 M de tonnes de viande porcine sont ainsi sorties des abattoirs français sur le précédent exercice (3,8 M en Allemagne, 4,9 M en Espagne). Sur les quatre premiers mois de 2024, les éleveurs français ont produit 6,2 M de porcs, soit une hausse de +0.7 % comparé aux quatre premiers mois de 2023. « Une stabilisation mais pas une reprise, alors que l’année dernière était une baisse », d’après Thierry Meyer, premier vice-président d’Inaporc.
« Notre taux d’autosuffisance s’érode »
La baisse de la consommation de porc en 2023 se traduit par une baisse de la consommation à domicile, à -2,3 % par rapport à 2022, qui se poursuit en 2024 (-1,4 % sur les quatre premiers mois par rapport aux quatre premiers mois de 2023). Les volumes d’achat de charcuterie ont reculé de -2,2 %, la viande de porc, de -3,4 %, et la saucisserie, à -3 %.
« Là où, finalement, nous progressons un peu, c’est sur la consommation hors domicile. Mais nous avons un problème sur le lien avec l’appro et il y a souvent des importations puisque ce sont des produits peu chers. Aujourd’hui, un produit de charcuterie sur cinq en GMS Grande et moyenne surfaces est issu de l’importation. Petit à petit, notre taux d’autosuffisance s’érode puisque la production a du mal à se maintenir et la consommation se maintient. Ce taux atteint 99 % en janvier 2024 alors que nous étions à 103 % en 2022 et 101,8 % en 2023 », déclare Anne Richard.
Un « effritement de la balance commerciale »
« La filière porcine est une filière qui, même si elle vise l’autosuffisance, ne renie pas les importations et exportations. Le cochon est composé de multiples pièces dont certaines sont surconsommées en France (jambon) et d’autres sous-consommées (pied de porc) : il est important de pouvoir importer les premières et exporter les secondes », indique Thierry Meyer. Le début d’année 2024 laisse entrevoir un « effritement de la balance commerciale » française, avec un volume des exportations en augmentation de +2,4 % sur les deux premiers mois, tandis que celui des importations est en hausse de +3.4 %.
« En volume, cela représente 12 500 t d’écart entre ce que l’on importe et ce que l’on exporte. Cet écart était de 11 700 tonnes en 2023 », déclare le vice-président. En 2024, la Chine reste le premier client de la France, malgré un solde négatif comparé aux deux premiers mois de 2023 (-4,6 t), devant l’Italie et l’Espagne. La plus forte progression est au crédit des Philippines (+61,1 t), « un pays encore touché par la fièvre porcine ».
Parcours
Directrice
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Directrice Economie et qualité
Chargée de mission
Secrétaire générale
Établissement & diplôme
DESS CAAE, Gestion des entreprises
Ingénieur, agroalimentaire
Fiche n° 51768, créée le 12/06/2024 à 15:52 - MàJ le 12/06/2024 à 16:04
Inaporc
• Interprofession nationale porcine française
• Création : 2002
• Mission : promouvoir et valoriser la production porcine française, en mettant en avant son savoir-faire et ses engagements en matière de qualité, de traçabilité et de bien-être animal
• Effectif : 16 organisations professionnelles
• Président : Philippe Bizien (depuis 2023)
• Contact : Anne Richard, directrice
• Tél. : 06 84 50 94 38
Catégorie : Interprofessions
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Fiche n° 15803, créée le 11/06/2024 à 17:06 - MàJ le 03/07/2024 à 17:51
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