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« Sur l’adaptation, nous devons faire plus, cela doit être l’urgence absolue » (Monique Barbut)

News Tank Agro - Paris - Actualité n°416789 - Publié le
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Monique Barbut, lors de son audition en commission à l’Assemblée nationale, le 24/10/2025 - ©  Capture d'écran

« Dans la situation difficile qui est la nôtre, qui demande à tous de faire des efforts, nous sommes fiers d’une chose : nous avons un budget général stable. Le budget de la transition écologique est maintenu, il n’a pas été sacrifié et est de 8,4 Md€ pour notre ministère. Cela montre que le gouvernement tient à cette priorité, et que nous tenons à l’activité de nos agences qui font un travail remarquable, que ce soit l’Ademe • Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle conjointe du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur… , l’ONF Office national des forêts , l’OFB • Établissement public né de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) • Création : 01/01/2020 • Missions … ou encore les parcs nationaux », déclare Monique Barbut Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature @ Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des… , ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, lors de son audition par la commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale • L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. Elle siège au palais Bourbon … , le 24/10/2025.

Au cours de ses échanges avec les députés, la ministre a abordé les moyens à déployer dans le cadre du PLF Projet de loi de finances  2026 pour répondre aux enjeux de l’adaptation au réchauffement climatique en France. Elle détaille les évolutions du budget selon les principaux axes, et les autres leviers financiers, notamment privés, à activer dans le cadre de la réduction des émissions françaises de GES Gaz à effet de serre .

« Ce budget stable s’accompagne d’une augmentation des autorisations d’engagement de 310 M€. En complément, la France a été pionnière dans l’établissement d’un budget vert dès 2021. Ce dispositif est très précieux. Il présente très efficacement les dépenses favorables aux différentes dimensions de la transition écologique, de l’atténuation, de l’adaptation au changement climatique et de la protection de la biodiversité. »

News Tank rend compte des principaux éléments de son audition.


« Ce PLF nous permettra de continuer à porter des politiques essentielles » (Monique Barbut)

  • « Au global, les dépenses du budget vert progresseraient en 2026 de plus de 2 Md€. Certaines activités qui y figuraient auparavant seront maintenant financées par les ressources issues des CEE Certificats d’économies d’énergie qui devraient augmenter globalement d’environ 27 % et passer de 6 Md€ en 2025 à plus de 8 Md€ en 2026. Cette augmentation profitera aussi à trois activités rattachées à notre ministère : MaPrimeRénov’, le « leasing » social et le bonus écologique.
  • Ce sont des dispositifs essentiels pour le pouvoir d’achat. Nous veillerons à leur utilisation optimale pour qu’ils s’adressent d’abord aux populations les plus vulnérables, car la cause écologique ne doit pas être mise en opposition à la justice sociale. Nous devons porter une écologie qui transforme, qui protège et qui accompagne les Français, sans chercher à les culpabiliser. Ce PLF, tel qu’il est présenté aujourd’hui, nous permettra de continuer à porter des politiques essentielles. Ce budget 2026 est perfectible, mais il n’est pas sacrifié. Il soutient les mesures qui fonctionnent.
  • La baisse du Fond vert trouve une justification dans le calendrier électoral »

    À la lecture de ce budget, certains crédits apparaissent en baisse. C’est le cas du Fonds vert, destiné à soutenir les territoires. En deux ans, il a permis d’accompagner 9 200 communes. Son principe est donc reconduit, mais nous avons été dans l’obligation de faire des choix budgétaires : nous proposons donc pour l’année 2026 une baisse qui laisserait le Fonds vert à 650 M€. Cette baisse n’est pas arbitraire. Elle trouve une justification dans le calendrier électoral. Avec les élections municipales de 2026, nous prévoyons que la demande sera moindre le temps que les conseils municipaux s’installent, que les besoins soient évalués et que les commandes soient faites.« 

    Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, devant la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le 24/10/2025.

« Il y aura beaucoup de zones extrêmement vulnérables en France »

  • « Notre ambition consiste à rendre possible ce qui est nécessaire pour chaque territoire en France, en particulier à nos DROM Départements et régions d’outre-mer . La forêt guyanaise représente 30 % de toute la forêt française. C’est en Polynésie française que nous avons pu créer la plus grande aire marine protégée du monde. La Nouvelle-Calédonie, pour sa part, est l’un des plus importants points chauds de biodiversité de la planète, si bien qu’au total, les DROM concentrent 80 % de notre biodiversité.
  • Il y aura des réglementations au niveau national, mais l’adaptation est aussi un sujet très local »

    Le Fonds chaleur est maintenu à 800 M€ et le Fonds Barnier à 300 M€. Celui-ci nous donne les moyens de lutter contre l’aggravation des risques face aux catastrophes naturelles. Chaque euro investi grâce à ce Fonds permet d’éviter en moyenne 8 € liés aux dommages. Nous devons faire plus sur l’adaptation, car si la France et l’Europe ne représentent aujourd’hui plus que 5 % des émissions mondiales, le changement climatique se fait sentir, et nous avons explosé la cible du 1,5 °C.

  • Les cartes du GIEC • Organe scientifique intergouvernemental, créé par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) et par l’OMM (Organisation météorologique mondiale)• Création : 1988• Missions :… montrent qu’en France, il y aura beaucoup de zones extrêmement vulnérables. Il va donc falloir que, tous ensemble, nous réfléchissions à des mesures d’adaptation. Il y aura des réglementations au niveau national, mais l’adaptation est aussi un sujet très local. Cela implique donc que nous aidions les collectivités locales, les communes, à prendre les mesures pour protéger leur sol, pour protéger l’eau, pour être sûrs que les captages soient faits de façon intelligente, pour faire en sorte que les villes ne soient pas des îlots de chaleur et que les logements soient compatibles avec les 2-3°C que nous pouvons peut-être nous attendre à voir dans les années à venir. »

    Monique Barbut, à l’Assemblée nationale, le 24/10/2025

« Le secteur privé est aujourd’hui très engagé, grâce notamment aux entreprises »

  • « Par ailleurs, l’action du ministère s’appuie aussi sur d’autres leviers que le budget de l’État : le levier réglementaire et fiscal, avec la réforme du DPE (Diagnostic de performance énergétique), celle des redevances des agences de l’eau, l’augmentation de la taxe sur les polluants atmosphériques, la fiscalité sur les modes de traitement des déchets peu écologiques, ou encore la création d’une taxe plastique. Je pense aussi au financement par le secteur bancaire public : Caisse des dépôts, Banque des Territoires, Bpifrance • Banque publique d’investissement française• Création : 2012• Missions : financement et accompagnement des entreprises en crédit, en garantie, en aide à l’innovation et en fonds propres• Effectif … , et, enfin, au financement européen.
  • Le secteur privé est aujourd’hui très engagé, grâce notamment aux entreprises. En 2024, sur les 113 Md€ d’investissement bas-carbone, 99 Md€ ont été portés par des acteurs privés contre 14 par des acteurs publics. Ceci montre que le financement de la transition écologique est l’affaire de tous.
  • Séquestrer plus de carbone dans les sols serait un gain de productivité pour l’agriculture »

    Nous pourrons aussi nous appuyer sur la coopération internationale. La place de la France sur ces thématiques est forte, comme sur l’UNOC (Conférence des Nations Unies sur l’Océan). Grâce aux efforts que notre pays a fournis inlassablement, nous avons aujourd’hui un Traité de la haute mer. Pour maintenir ce rayonnement, nous devons rester exemplaires. Les actions nationales et le budget qui les porte en sont la condition, et cela est valable dans l’autre sens. Les négociations internationales entraînent des accords, donc à des lois, qui encouragent in fine le déblocage de moyens financiers.

  • La France a déployé de gros efforts sur la réduction de ses émissions de GES. Nous sommes en réalité un bon élève à l’échelle planétaire. Néanmoins, nous devons développer nos efforts, car cela représente une possibilité de grands développements économiques liés à de nouvelles technologies dont pourrait bénéficier notre filière agricole. Séquestrer plus de carbone dans les sols serait un gain de productivité pour l’agriculture. Je suis particulièrement attachée à la non-artificialisation des sols. Ainsi, on s’adapte face au changement climatique, on conserve la richesse de biodiversité. C’est aussi la voie pour être sûr de garder notre souveraineté alimentaire. »

    Monique Barbut, à l’Assemblée nationale, le 24/10/2025

Monique Barbut


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Parcours

Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature
Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature
United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD)
Secrétaire exécutive
WWF France
Présidente
Global environnement facility
Présidente et directrice générale
Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)
Directrice de la division Technologie, industrie et économie
Agence française de développement (AFD)
Plusieurs postes puis directrice (à partir de 2003)

Établissement & diplôme

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
DEA Économie

Fiche n° 55075, créée le 13/10/2025 à 09:10 - MàJ le 20/11/2025 à 11:25


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Monique Barbut, lors de son audition en commission à l’Assemblée nationale, le 24/10/2025 - ©  Capture d'écran