L’abonnement à News Tank Agro est payant, merci de respecter la propriété intellectuelle et de ne pas transférer cet article sans autorisation préalable de News Tank Agro.

Bio : « Un désengagement de l’État, encore 18 mois à nous débrouiller seuls » (Jérôme Caillé, LCA)

News Tank Agro - Paris - Interview n°412491 - Publié le
- +
©  News Tank
©  News Tank

« On a vu un désengagement de l’État depuis l’arrivée d’Annie Genevard Ministre @ Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire
Née le 07/09/1996 à Audincourt, dans le Doubs, Annie Genevard est titulaire d’un Capes de Lettres…
, qui a réduit les budgets de communication de l’Agence bio • Groupement d’intérêt public de promotion de l’agriculture biologique en France• Création  : novembre 2001• Missions  :- gérer les notifications des producteurs et autres entreprises certifiés ;… ainsi que les budgets de recherche. Nous devons expliquer auprès des consommateurs ce qu’est la bio, ce qu’elle apporte à la fois aux consommateurs et aux territoires. La plupart des scientifiques reconnaissent que le bio permet d’atteindre beaucoup des objectifs fixés de réduction de la pollution, d’amélioration de la biodiversité, de diminution de pression de certaines matières actives. Maintenant, il faut arriver à expliquer cela et si nous le faisons bien, les consommateurs feront leur choix », déclare Jérôme Caillé, président de la commission bio de LCA • Fédération nationale des coopératives agricoles, forestières et agroalimentaires françaises.• Création : 1966, de la fusion de la Confédération générale de la coopération agricole et de la… , à News Tank, le 25/09/2025.

Depuis le salon Tech & Bio de Bourg-lès-Valence (Drôme), LCA présente, le jour même, ses dix propositions pour relancer la consommation, renforcer la résilience des producteurs et faire du bio un moteur de la transition écologique :
• le renforcement des solutions de stockage des productions bio ;
• la définition d’une stratégie d’entreprise pour réguler de manière temporaire les productions ;
• l’accompagnement des producteurs au travers du réseau interne de conseillers ;
• le soutien aux producteurs souhaitant arrêter le bio en les réorientant vers d’autres marchés de la coopérative ;
• la poursuite de l’accueil des nouveaux installés souhaitant développer une activité bio ;
• la poursuite des investissements dans des outils modernes pour gérer les excédents et gagner en compétitivité ;
• l’évolution des gammes de produits grâce à des innovations pour s’adapter aux attentes des consommateurs ;
• la pérennisation des démarches bio (commerce équitable, labels bio privés, engagements d’entreprises) ;
• la recherche de nouveaux débouchés en France et à l’étranger ;
• la promotion des produits bio au travers d’actions de communication.

Pour News Tank, Jérôme Caillé revient sur l’origine et l’ambition de ces propositions, qui reposent sur deux leviers principaux : les actions des coopératives agricoles et la mobilisation des pouvoirs publics.

« Nous espérons que l’instabilité sera terminée au plus tard en 2027. Je n’y crois pas trop avant cette échéance. L’agriculture n’est plus prioritaire, la bio encore moins. Nous nous attendons à passer encore 18 mois à devoir se débrouiller seuls. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas écrire la suite. »


Jérôme Caillé répond aux questions de News Tank.

Comment ces propositions ont-elles été élaborées ?

les marchés doivent porter le développement des productions bio, mais il y a encore des sujets sur lesquels nous n’arrivons pas à financer seuls les solutions »

Nous avons commencé à construire ces propositions avec l’avant-dernier gouvernement (de Gabriel Attal Député de la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine @ Assemblée nationale
, Ndlr), qui cherchait des moyens et des méthodes pour appliquer le PSN. En tant que représentant des coopératives, donc à la fois de l’amont et de l’aval, LCA pouvait être porteur de solutions pour répondre à ces enjeux, qui entrent dans le cadre des objectifs européens de SAU Surface agricole utile et de moyens alloués à la bio. J’ai participé aux réunions ministérielles, pendant la crise de la bio, pour la mise en place des critères afin de soutenir les productions des filières bio, mais aussi, en parallèle, sur la projection de la bio en 2030 dans le PSN et le plan Ambition Bio 2040. Les coopératives ont toujours été présentes à ces réunions pour des projets applicables sur le territoire et qui, en même temps, répondent à des objectifs politiques. Nous avons rajouté quelques éléments, essentiellement liés à la sécurité. Entre les crises politiques, géopolitiques, climatiques et sanitaires subies dans nos productions, il fallait des garde-fous.

La plupart du temps, nous ne pouvons pas nous passer de fonds publics pour passer les caps. Maintenant, je ne dis pas qu’il faut être sous perfusion. Ce n’est pas le discours à LCA. Nous avons toujours défendu que les marchés devaient porter le développement des productions bio, mais il y a encore des sujets sur lesquels nous n’arrivons pas à financer seuls les solutions. Nous avons essayé de nous rapprocher des groupes d’assurance pour coconstruire, avec l’État, ces solutions. Mais quand la dissolution est arrivée, tout s’est arrêté.

Sur quels volets de la chaîne de production vos propositions se concentrent-elles pour aider les filières bio françaises à sortir de la crise ?

Nous avons regroupé nos propositions en trois thèmes principaux :

  • la production

Nous avons converti des hectares, des cheptels, des exploitations agricoles en bio. Toutes ne sont pas encore à 100 % de leur capacité de débouchés en bio. C’est un volet qu’il faut améliorer, il en va de la compétitivité des exploitations agricoles, donc de leur attractivité. Dans les Pays de la Loire, 70 % des projets d’installations sont des projets en bio. Cela amène à un deuxième sujet : comment, dans un contexte de morosité sur le développement de la bio, faisons-nous pour satisfaire de jeunes porteurs de projets et leur apporter des garanties de prix ou de volume ? Collectivement, nous devons poursuivre le développement de la bio et retravailler les objectifs du PSN, pour qu’ils soient réalisables. Nous voyons bien que nous aurons du mal à atteindre les 25 ou 30 % de bio comme certains l’ont espéré.

Nous ne pouvons pas passer cinq ou six ans sans investir dans la transformation »
  • les relations commerciales et la transformation

Nous ne pouvons pas passer cinq ou six ans sans investir dans la transformation. Il y a des outils qui nécessitent des évolutions rapides. Pour s’adapter, en bio, il n’y a pas le droit aux produits chimiques pour stocker des produits, il faut donc parfois changer complètement le mode de stockage. Il y a certainement aussi à optimiser le transport. Nous incitons à la contractualisation, avec un travail validé le 07/10/2025, qui rappellera ce qu’est un contrat. Aujourd’hui, que ce soit dans la tête d’un consommateur ou d’un producteur, un contrat paraît très contraignant alors qu’en agroalimentaire, ils apportent une sérénité, une capacité à convaincre sa banque. Il y a beaucoup d’atouts dans la contractualisation, mais si nous voulons que cela fonctionne, il faut que ce soit contractualisé jusqu’au dernier acheteur. En cas de crise, c’est un vrai filet de sécurité.

Quand on regarde ce qui se passe à nos frontières, la croissance s’était arrêtée, mais la consommation repart »

Il faut travailler au meilleur respect de la loi Égalim. Nous n’avons pas de pouvoir public avec qui discuter. Pour le ministère de l’Agriculture (et de la Souveraineté alimentaire), ce n’est pas un sujet. Ils nous disent qu’ils font ce qu’ils peuvent, que ce n’est pas de leur faute, car la loi ne prévoit pas de sanction. La stratégie que nous avons choisie, c’est d’aller voir les distributeurs et les fournisseurs des restaurants en leur disant de ne pas attendre que le gouvernement leur impose des choses. Il y a des discussions qui s’ouvrent et petit à petit, nous avançons. Le meilleur exemple, c’est le ministère des Armées, qui souhaite faire des efforts, être exemplaire et porter sa part dans la loi Égalim.

  • la consommation

On a vu un désengagement de l’État depuis l’arrivée d’Annie Genevard, qui a réduit les budgets à la communication de l’Agence bio ainsi que les budgets de recherche. Nous devons expliquer auprès des consommateurs ce qu’est la bio. La plupart des scientifiques reconnaissent que le bio permet d’atteindre beaucoup des objectifs fixés de réduction de la pollution, d’amélioration de la biodiversité, de diminution de pression de certaines matières actives. Maintenant, il faut arriver à expliquer cela et si nous le faisons bien, les consommateurs feront leur choix.

Quand on regarde ce qui se passe à nos frontières, la croissance s’était arrêtée, mais la consommation repart. Par contre, la production a du mal à suivre. Aujourd’hui, à nos frontières, le marché est ouvert, parce que la production française est signe de qualité. S’adapter dans ce monde perturbé géopolitiquement et économiquement, c’est trouver des débouchés qu’on n’allait pas chercher avant.

Comment expliquez-vous la crise profonde à laquelle les filières bio françaises sont confrontées ? Que faire pour éviter qu’une telle situation se répète ?

La crise de la bio a démarré en 2020, à un moment où il y avait une croissance forte en conversion, une dynamique portée par une agriculture conventionnelle qui n’était pas perturbée et, surtout, une bio qui avait une visibilité à long terme, contrairement au conventionnel. Le Covid et la guerre en Ukraine ont transformé les modèles agricoles et agroalimentaires et la situation s’est inversée. Cela a été perturbant pour nos marchés et on est passé, en l’espace de 18 mois, d’une production qui manquait à une production excédentaire. Cela s’est amplifié l’année suivante, avec des distributeurs qui ont freiné sur la mise en rayon de produits biologiques.

En plus de cela, nous avons subi, en 2024, les à-coups des crises sanitaires, que ce soit l’influenza aviaire, la FCO Fièvre catarrhale ovine , avec un consommateur qui a du mal à retrouver ce que la bio lui apporte de plus. Cela coûte souvent un peu plus cher, mais qu’y a-t-il vraiment derrière ce prix ? Cela, nous n’avons pas su l’expliquer. Nous n’avons pas été assez constructifs et positifs parce que nous avons de vrais arguments, nous en détaillons quelques-uns dans nos solutions. Nous savons que c’est un long travail parce que, dans le contexte actuel, le prix est souvent ce qui pèse le plus dans l’acte d’achat de la plupart des consommateurs.

On voit que le modèle d’assurance n’est pas du tout adapté aux productions bio »

Il va falloir plus de filets de sécurité que par le passé. La crise a été violente, et se sont ajoutés des phénomènes sanitaires sur quasiment toutes les productions, des problèmes géopolitiques, etc. L’instabilité va se poursuivre. Comment sécurise-t-on la coopérative qui a investi dans une unité de transformation, ou le producteur dans la mutation de son exploitation ? C’est une discussion que nous pourrions n’avoir qu’avec l’État, par le passé c’est ce que nous aurions fait, mais on voit un désengagement de fonds publics pour ce genre de problème. Il faut aussi que nous ayons cette discussion avec des collectivités, avec des assureurs parfois.

Le modèle d’assurance n’est pas du tout adapté aux productions bio. Il n’y a qu’à demander à un assureur ses références d’assurance sur la bio : ils sont un peu perdus, parce qu’ils ne savent pas. Même si on leur dit qu’un modèle agricole bio est plus résilient et résistant qu’un modèle conventionnel, ils nous répondent qu’en cas de maladie, nous ne pouvons pas traiter, donc qu’il y aura une perte de rendement. On voit quand même que des fermes bio passent mieux les crises que les conventionnelles. Il y a sûrement quelque chose à construire avec les assureurs pour qu’ils jouent pleinement leur rôle et proposer une solution en cas d’échec, chose que nous n’arrivons pas à faire sur la plupart des productions bio parce que les coûts d’assurance sont trop chers.

Que pèse LCA dans la structuration des filières biologiques ? Que peut-elle pour aider à leur rebond ?

Il y a à peu près 800 coopératives certifiées bio aujourd’hui en France. C’est un chiffre relativement stable depuis cinq ans. Nous n’avons pas perdu de coopératives engagées 100 % bio. Les coopératives investiront, dans les années à venir, plus de 10 Md€ pour réaliser leur transition alimentaire. Il faut des outils modernes pour être plus compétitifs sur le prix, en essayant de répondre au mieux à nos consommateurs. Il y a des nouvelles méthodes de travail de graines, sur les oléagineux et les protéagineux. Nous avions parfois du retard dans la recherche en termes de génétique ou de méthode de travail, alors que la bio peut souvent être exemplaire par rapport au conventionnel. L’un des meilleurs exemples est le tourteau de tournesol, dont les graines, en agriculture biologique, sont extraites de manière très respectueuse et ne présentent pas les problèmes d’hexane auxquels est confrontée la conventionnelle.

La compétitivité, c’est notre affaire. Les marchés, ce n’est pas que la nôtre »

Il y a des moyens de passer cette crise et de construire l’avenir. Maintenant, nous avons besoin d’un cap politique clair, chose que nous n’avons pas actuellement. Nous avons écrit, avec les ministères, les projections de l’agriculture bio en 2040. Mais cela ne se fera pas sans les marchés, ni sans la compétitivité. La compétitivité, c’est notre affaire. Les marchés, ce n’est pas que la nôtre. Une impulsion aurait pu être donnée par la loi Égalim, avec les 20 % de bio prévus dans la restauration collective. Nous n’aurions pas eu la crise qu’on vit depuis quatre ans si elle avait été appliquée au sens où cela devait l’être réglementairement.

Les coopératives investissent-elles suffisamment dans leur production en bio ou faut-il aller plus loin ?

Cela dépend vraiment des territoires et des coopératives. Il y a des coopératives bio qui sont 100 % bio, qui ont déjà effectué tout le travail. Cependant, elles ont plus souffert que les autres dans la crise parce qu’elles n’ont pas bénéficié de la bonne situation économique des produits conventionnels. À l’inverse, des coopératives ont un chiffre d’affaires bio inférieur à 1 %. Aujourd’hui, la question qu’elles se posent, c’est : doit-on continuer à s’embêter pour 1 % de notre chiffre d’affaires, ou doit-on demander à une coopérative plus spécialisée en bio de prendre en charge nos adhérents bio ? Je ne connais pas de coopérative qui incite à la déconversion même si, aujourd’hui, on voit des coopératives qui cherchent certaines matières premières conventionnelles. Cela pouvait être le cas, jusqu’à cet été, sur l’œuf ou le lait par exemple.

Cela a coûté de l’argent public de convertir des terres, que ce soit des prairies ou des cultures : ne le gaspillons pas et utilisons des contractualisations pour maintenir ces hectares »

La bio est un élément phare de la transition agricole et agroalimentaire. Il ne faut pas casser la dynamique, car il y a des coopératives et des exploitations agricoles qui y réfléchissent. Le bon exemple, c’est en grande culture depuis 18 mois : le marché s’est effondré, les prix ne sont plus rémunérateurs. Quand les agriculteurs prévoyaient d’arrêter la bio et de se lancer en conventionnel, en additionnant les charges et les produits prévisionnels, ils se sont rendu compte que ce ne serait pas mieux. L’idée a donc été de trouver des solutions pour maintenir les fermes en bio.

Cela a coûté de l’argent public de convertir des terres, que ce soit des prairies ou des cultures : ne le gaspillons pas et utilisons des contractualisations pour maintenir ces hectares en apportant de la visibilité à long terme aux producteurs. Nous nous attachons aussi à ce que les travaux des instituts de recherche, comme l’Itab Institut technique de l’agriculture biologique , nous apportent des chiffres et des données scientifiques sur la pertinence de redévelopper ce modèle, qui était le modèle de base de la bio dans les années 2000-2010. Nous savons que c’est solide, que cela aide à passer les crises. Cela fait partie des choses que nous allons valider, entre coopératives, à notre prochaine commission.

À qui s’adressent ces propositions ?

Les propositions sont avant tout destinées aux coopératives, mais nous les avons écrites de manière qu’elles soient ouvertes aux parties prenantes. Dans le cadre du développement des PAT, par exemple, il y a des villes qui essayent de trouver des solutions pour développer ou, au moins, maintenir des surfaces bio, en particulier sur des zones à fort enjeu (eau, biodiversité, parfois les deux). La bio a souvent été le moyen le plus économique pour réussir à atteindre les objectifs de restauration de la biodiversité, de diminution de tel ou tel polluant, qu’il soit organique ou chimique.

Nous pesons, au niveau des coopératives, plus de 2,5 Md€ de la production bio sur les 10 du marché français. Derrière, nous avons aussi beaucoup de capacités à investir dans la transformation. Nous pouvons accompagner des territoires qui partent de rien en matière de développement de la bio pour leur éviter de faire des erreurs. Aujourd’hui, il faut éviter de dépenser inutilement l’argent public. Les coopératives ont le savoir-faire, elles ont les filières, elles peuvent les organiser. Demain, il y aura de la place pour d’autres structures. Mais ne partons pas de rien.

Espérez-vous toujours un soutien du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ?

Les agents du ministère travaillent encore sur ces sujets, notamment sur le programme Ambition Bio 2040. Par contre, quand il y a un choix à faire, une direction à prendre plutôt qu’une autre, il n’y a pas de réponse. Si, à un moment donné, il n’y a pas une politique un peu plus claire, cela finira par s’arrêter. C’est dommage parce que les agents sont payés avec des fonds publics. À un moment donné, s’ils accomplissent un travail qui n’est ni vu ni reconnu, à quoi cela sert-il ?

S’il n’y a pas une politique un peu plus claire, cela finira par s’arrêter »

Nous n’avons pas arrêté de travailler avec les ministères et tous les représentants des familles bio. Certains décident de ne plus venir parce qu’ils ont l’impression que cela ne va pas répondre à leurs demandes. Nous espérons que l’instabilité sera terminée au plus tard en 2027. Je n’y crois pas trop avant cette échéance. L’agriculture n’est plus prioritaire, la bio encore moins. Nous nous attendons à passer encore 18 mois à devoir se débrouiller seuls. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas écrire la suite.

Le budget communication de l’Agence bio a été diminué. LCA pourrait-elle reprendre certaines de ses missions ?

Nous y regardons. Il y a des marques fortes en bio, des structures qui peuvent mettre des moyens. Déjà, nous sommes en soutien politique à l’Agence bio. Après, financièrement, nous ne pouvons pas nous permettre de faire n’importe quoi. L’Agence bio sollicite aussi les interprofessions, et nous n’avons pas ce statut. L’argent est plutôt dans les interprofessions qui vont chercher des contributions sur tous les produits labellisés, quels qu’ils soient.

Je n’ai pas de chèque, confié par les coopératives, que je pourrais transmettre à l’Agence bio. Par contre, si celle-ci veut lancer une campagne de communication et qu’il lui faut un bureau, ou un service, qu’une coopérative est prête à lui accorder, cela peut se faire.

Un autre levier à activer pour le développement du bio en France ne sera-t-il pas l’accélération des AMM Autorisation de mise sur le marché délivrées par l’Anses • Agence d’expertise scientifique, avec, pour autorités de tutelle, cinq ministères chargés de la santé, de l’environnement, de l’agriculture, du travail et de la consommation• Création … de produits compatibles avec ce type d’agriculture ?

Nous pouvons encore nous développer, il faut simplement le faire de manière à ne pas laisser à nos générations futures un outil qui ne leur permette plus de produire »

La bio française répond à un règlement européen. Même si l’administration française est pour ou contre une chose, ce sera toujours l’Europe qui aura le dernier mot. Globalement, en France, la plupart des producteurs bio ne sont pas favorables à ce qu’on accepte tout. On est sur un marché à valeur et il faut faire attention à ce que les nouveaux produits n’augmentent pas les rendements ou les marges de l’utilisateur au détriment de la biodiversité, de la qualité ou de la protection de l’applicateur. Tout cela demande certaines réflexions, un certain recul. Nous sommes très méfiants de ce qui peut provenir de l’étranger, car nous avons parfois un doute, quand un produit provient d’un pays en dehors de l’Europe, sur la manière dont il a été labellisé bio. Le bon exemple, ce sont les engrais : nous nous sommes posé des questions sur les produits en provenance de Chine, et nous avons tiré le signal d’alarme auprès de l’UE Union européenne . Nous pouvons encore nous développer, il faut simplement le faire de manière à ne pas laisser à nos générations futures un outil qui ne leur permette plus de produire.

La Coopération agricole (LCA)

• Fédération nationale des coopératives agricoles, forestières et agroalimentaires françaises.
• Création : 1966, de la fusion de la Confédération générale de la coopération agricole et de la Fédération nationale de la coopération agricole
• Missions :
- Promouvoir le modèle coopératif en valorisant son action économique
- Porte-voix politique auprès des pouvoirs publics français et européens des médias et de la société civile
- Accompagne et soutient le développement des entreprises coopératives.
• Chiffres clés en 2023 :
- Adhérents : 9 fédérations (FNCUMA, Eliance, FCB, Fedapi, Felcoop, Festal, FNDCV, PPAM De France et UCFF)
Président : Dominique Chargé
Directrice générale : Florence Pradier
Contact : Sabri Derradji, responsable communication institutionnelle et presse
Tél. : 01 44 17 57 00


Catégorie : Fédérations & Unions
Entité(s) affiliée(s) :
- Coopération laitière
- Vignerons coopérateurs de France (LCA Vignerons)


Adresse du siège

43 Rue Sedaine
CS 91115
75011 Paris France


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Fiche n° 16065, créée le 25/09/2024 à 11:40 - MàJ le 25/09/2025 à 12:43


© News Tank Agro - 2025 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  News Tank
©  News Tank