ExclusifUE : « Plus d’une centaine de biostimulants en attente d’homologation » (Arne Pingel, EBIC)
« Le secteur des biostimulants se développe et se consolide chaque jour, et nos perspectives sont également stimulantes. Le règlement sur les produits fertilisants (UE) 2019/1009 a constitué un jalon important dans le développement de notre marché et la reconnaissance de nos produits, mais il reste encore des familles de produits, notamment à base de micro-organismes, en attente d’homologation en Europe alors qu’ils sont utilisés ailleurs », déclare Arne Pingel, président de l’EBIC
European Biostimulants Industries Council
, European Biostimulants Industry Council, à l’occasion de son sommet annuel, le 13/06/2024 à Bruxelles. Celui-ci rassemblait les 70 membres de l’association ainsi que des acteurs et parties prenantes de la chaîne agroalimentaire.
Arne Pingel répond aux questions de News Tank.
Quelles sont les évolutions les plus marquantes pour EBIC après votre premier sommet, en 2023 ?
Notre première édition était une sorte de test, et cette deuxième édition, avec des intervenants en provenance de tous les secteurs de la chaîne agroalimentaire, témoigne de la montée en puissance de notre secteur. Nos adhérents sont en majorité des PME Petites et moyennes entreprises , et EBIC s’est donné pour mission de fédérer tous ces acteurs et de leur donner accès aux grands acteurs de l’industrie, ainsi qu’aux régulateurs. Aujourd’hui, toutes nos PME adhérentes sont en croissance, et le secteur se consolide, avec des concentrations et de grands acteurs du monde agro de plus en plus présents. Cette année, nous avons invité des intervenants issus de tous les horizons du monde agroalimentaire, afin de mieux nous connaître, de mettre nos enjeux en commun et également de nous faire connaître. Le secteur des biostimulants est en croissance, et nous devons encore nous faire connaître, et convaincre de l’efficacité de nos produits. Les biostimulants permettent aux plantes de mieux résister aux aléas climatiques et aux stress abiotiques qui en découlent.
Les biostimulants ont été reconnus par la Commission avec le règlement sur les produits fertilisants : quels sont aujourd’hui vos enjeux à Bruxelles ?
Notre première mission, qui était de faire reconnaître et homologuer les biostimulants par la Commission, a été couronnée de succès, mais ce n’est qu’une étape. Notre enjeu est maintenant de faire reconnaître de nouvelles familles de produits, notamment les micro-organismes et les substances dérivées des sous-produits animaux. Il y a plus d’une centaine de biostimulants microbiens déjà utilisés dans le monde, à l’efficacité prouvée, en attente d’homologation par la Commission européenne. Accélérer les mises sur le marché, après les tests sanitaires et de conformité nécessaires, évidemment, constitue pour nous une priorité. C’est pour cela que nous avons publié un manifeste, qui expose les enjeux et les bénéfices scientifiquement prouvés des biostimulants.
Et sur le terrain, dans la filière et auprès des agriculteurs, quels sont les enjeux des fabricants de biostimulants ?
Auprès des agriculteurs, l’enjeu est simple, mais de première importance : créer la confiance. Nous devons convaincre et montrer que nos produits permettent d’augmenter les rendements, ou d’améliorer la résistance des plantes dans des conditions de culture difficiles, sauf bien sûr dans les cas les plus extrêmes. Nous devons également nous faire connaître par nos partenaires naturels, semenciers, fournisseurs d’intrants et par toutes les parties prenantes de l’agriculture. Les biostimulants apportent un bénéfice réel.