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Plan de souveraineté engrais : 16 propositions de l’Unifa transmises au cabinet d’A. Pannier-Runacher

News Tank Agro - Paris - Actualité n°328315 - Publié le 13/06/2024 à 17:27
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« Nous avons intégré les attentes des producteurs d’engrais dans une liste de propositions pour renforcer notre capacité de production et nous permettre de nous adapter aux nouveaux enjeux », déclare Delphine Guey, présidente d’Unifa, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des industries de la fertilisation • Organisation professionnelle qui regroupe les producteurs de fertilisants (engrais, amendements et biostimulants) et acteurs stratégiques de la filière agricole et agroalimentaire. Produit les… , à Paris le 12/06/2024. 16 propositions ont été transmises la semaine précédente à la ministre déléguée au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dans le cadre du futur plan de souveraineté sur les engrais, annoncé par Marc Fesneau en mars 2024.

Les propositions d’Unifa sont regroupées dans trois axes : « Les premières sont sur les objectifs de limiter notre dépendance à l’égard des importations, que l’on soit collectivement volontaristes pour pérenniser nos productions françaises et européennes. On parle de « souveraineté » et pas d'« autonomie » : il y a des produits de fertilisation que nous pouvons produire et sur lesquels nous pourrons être autonomes en France, mais nous avons également besoin de nutriments que nous ne pouvons pas trouver sur notre territoire. Un autre point est celui de l’énergie. Pouvoir disposer d’une énergie renouvelable et bas carbone est une réelle nécessité pour maintenir notre attractivité en France et en Europe. Dans les coûts de production de nos engrais, l’énergie représente entre 25 et 85-90 %.

Le deuxième axe consiste à sécuriser un environnement juridique. Nous avons besoin de visibilité et de sobriété en réglementation. Le choc de simplification, nous l’attendons car pour permettre à nos entreprises d’investir, nous avons besoin de connaître l’avenir de l’agriculture pour flécher nos investissements.

Le troisième axe regroupe les propositions pour les moyens d’adaptation au changement climatique et aux nouvelles normes environnementales. La promotion des atouts de la fertilisation associée peut être un levier intéressant d’innovation, de mise en place de nouveaux programmes avec les organismes de recherche. »


750 000 tonnes d’engrais russes importées en France en 2023

Le sujet de la dépendance apparaît d’autant plus essentielle que, selon Jacques Fourmanoir, vice-président d’Unifa et directeur général Agrofourniture chez Timac Agro France, la quantité d’engrais russes importés en France s’élevait à 750 000 tonnes en 2023, contre 400 000 en 2021.

« Cela représente près de 10 % des engrais utilisés l’année dernière en France (6,5 millions de tonnes au total). C’est comme si, pendant un mois ou un mois et demi, vous ne mangiez que des produits dont la production aura été assurée par des engrais russes. Ce chiffre pourrait être majoré d’environ 300 000 tonnes en ajoutant les produits passés par d’autres pays (Belgique, Turquie), qui ne seraient pas directement identifiés d’origine russe », indique-t-il à News Tank.

Jacques Fourmanoir, vice-président de l'Unifa - ©  D.R.

« Dès l’instant où nous ne savons pas où ces niveaux s’arrêteront, nous avons fait remonter au Gouvernement des propositions pour contraindre les importations de pays “inamicaux' tels que la Russie, et sensibiliser l’ensemble de la filière, y compris les distributeurs et les agriculteurs, à l’impact que le choix de ces produits pourraient avoir à long terme sur leur métier. Toutefois, si la contrainte à l’importation devait se traduire par des taxes, ce ne doit pas être aux agriculteurs de payer : il devra y avoir une réflexion pour qu’une éventuelle hausse de prix des produits d’importation de pays 'inamicaux” ne les pénalisent pas », déclare Jacques Fourmanoir.

« Nous sommes capables de produire des engrais en Europe »

Parmi les aspirations des propositions de l’Unifa, « la poursuite de l’accompagnement de l’industrie française et européenne, de façon à encourager la mise en place d’engrais technologiques, c’est-à-dire des produits fertilisants efficaces sur le plan agronomique, intelligents sur le plan environnemental ».

« On voit bien que ces produits sont plus souvent le fruit d’innovations faites en France et en Europe que dans d’autres pays. Nous sommes capables de produire des engrais en Europe ou faire des importations d’autres pays. Avant que ces 750 000 tonnes d’engrais russes n’arrivent, le volume d’engrais utilisé en France était supérieur : il n’y a pas très longtemps, on était autour de 7,5 M de tonnes », indique le vice-président d’Unifa. Selon nos informations, une réunion est prévue entre les représentants d’Unifa et le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher le 19/06.

Union des industries de la fertilisation (UNIFA)

• Organisation professionnelle qui regroupe les producteurs de fertilisants (engrais, amendements et biostimulants) et acteurs stratégiques de la filière agricole et agroalimentaire. Produit les statistiques officielles de livraisons d’engrais en France, par délégation du Ministère en charge de l’agriculture.

• Création  : 1949
• Missions  :
- représenter les besoins des producteurs de fertilisants ;
- participer aux côtés des pouvoirs publics, aux débats qui concernent la nutrition des plantes en étant force de proposition ;
- promouvoir et valoriser l’intérêt des produits fertilisants, dans le respect de l’environnement et de la santé, et en soutien de la montée en qualité et en compétitivité de l’agriculture française.
• Chiffres-clés  : 36 producteurs
• Présidente : Delphine Guey (Yara France)
• Déléguée générale : Florence Nys
• Contact : Marie-Béatrice Angelier - chargée RP
• Tél. : 06 12 06 27 41


Catégorie : Fédérations & Unions


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Fiche n° 15796, créée le 07/06/2024 à 17:30 - MàJ le 04/07/2024 à 18:11